L’art graphique marquisien, Matatiki, fait désormais partie du patrimoine culturel immatériel Français. L’annonce a été faite officiellement le 15 décembre 2020 au cours d’une conférence de presse à la présidence de la Polynésie française, en présence des plus hautes autorités de l’État et du Pays, du président de la CODIM et de celui de l’association Patutiki.
Bien plus qu’une reconnaissance au niveau national, l’aboutissement de cette demande portée par cette association avec le soutien de la CODIM marque également une étape essentielle dans le processus d’inclusion des Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO, car l’inscription au patrimoine Culturel Immatériel français en constitue un préalable, selon la convention de 2003.
Ce processus complexe pour que la culture Marquisienne, très longtemps isolée, puis presque rayée du monde, soit reconnue comme une partie intégrante du patrimoine de l’humanité demande du temps et des efforts renouvelés.
Cette démarche, qui tient tant à cœur du peuple marquisien vient donc de trouver une véritable légitimation, car toutes les cultures régionales françaises ne sont pas incluses au patrimoine culturel immatériel national, ni toutes les cultures mondiales au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO.
La culture spécifique et originale du peuple marquisien, inscrite dans la mémoire et la peau de nos anciens avait failli disparaître. L’origine de ces symboles, leur signification, ce patrimoine unique et précieux est désormais reconnu, enregistré au niveau national et protégé pour les générations futures.
Tous les maires de la CODIM avaient donc fait le déplacement à Papeete pour célébrer cette importante nouvelle pour la culture et le peuple marquisien.
Dans leurs différentes interventions, les personnalités ont souligné la ténacité et le travail réalisé par l’association Patutiki, les maires et la CODIM, « dont le soutien sans faille à ce projet à contribué de façon significative à sa réussite » a déclaré le président Fritch, qui s’est dit « heureux et honoré de célébrer la richesse du patrimoine des Marquises, la richesse de notre fenua et la diversité culturelle de la France ».
Le haut-commissaire de la République en Polynésie française, M. Dominique Sorain a relevé pour sa part que le Matatiki est au cœur de la vie de la communauté marquisienne et salué l’inscription au patrimoine culturel immatériel français en déclarant : « La France a choisi de concourir au maintien des diverses traditions qui constituent le patrimoine culturel de l’humanité ». Il a également félicité le travail de l’association Patutiki et celui de tous les maires de l’archipel dans ce dossier.
Le président de la CODIM a dit « sa fierté devant le travail accompli par l’association Patutiki, qui représente une nouvelle génération de marquisiens animés par le mana de nos ancêtres, et qui utilise tous les outils de la modernité au service de la culture ».
Il a insisté sur le fait que la culture marquisienne est « vivante, active et conquérante » et que le « savoir-faire des artistes marquisiens est une source de revenus pour de nombreux marquisiens, qui pratiquent la sculpture en particulier ».
Pour terminer son intervention, M. Kautai a rappelé le rôle de la CODIM, un espace de rassemblement qui n’a pas de vocation culturelle directe, mais qui par définition regroupe la totalité des communes des Îles Marquises, dont la dimension identitaire et culturelle est une évidence, une force et un ciment puissant.
« Na te Matatiki e humu ia tātou me to tātou haaènana. No keìna ua mauèka te matatiki ì ùka iho to tātou pavio. Ia kātahi ananu tātou te Huaa Enana !»
« Le Matatiki est notre ancrage culturel, c’est pour cette raison que le Matatiki est l’emblème sur notre drapeau. Une seule unité pour toujours ! ».