07 septembre 2021Participation de la CODIM au congrès mondial de l’UICN
Communiqué de presse
Le président de la Communauté de Commune des îles Marquises (CODIM) et maire de Nuku Hiva Benoît KAUTAI, la mairesse de Hiva Oa Joëlle FREBAULT, le maire de Ua Huka Nestor OHU ainsi que la directrice de la CODIM Mareva KUCHINKE ont participé au congrès mondial de la nature à Marseille, du 3 au 7 septembre 2021, pour promouvoir les projets marquisiens en matière de préservation des ressources marines.
Le congrès mondial de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) est le plus grand rassemblement international pour la protection de la nature. Il réunit tous les 4 ans des représentants des Etats, ONG, scientifiques, élus, communautés locales du monde entier pour définir les priorités et guider les actions de conservation et de développement durable.
Invitée par de la fondation Pew-Bertarelli à une table ronde, la délégation de la CODIM est intervenue, avec Winiki SAGE, le Président de la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement et des représentants de Palau et de Hawaii sur la thématique de création des réseaux de grandes aires marines protégées (AMP) vers l’objectif de 30 % fixé par l’UICN d’ici 2030.
Crédits photos : Pew Bertarelli
Cette conférence fut l’occasion de présenter devant un panel d’institutions nationales et d’experts internationaux, le projet de Grande Aire Marine Protégée des Îles Marquises « Te tai nui a hau » porté par les élus et la population depuis près de 10 ans.
Nestor OHU et Benoît KAUTAI – Crédits photos : UICN Mareva KUCHINKE présentant le projet AMP – Crédits photos : UICN
L’intégralité de la conférence est disponible sur la page Youtube de Pew Polynésie française :
https://www.youtube.com/watch?v=gPgi8v4JJ4A
Faisant référence à la légende du jeune guerrier Vakauhi, Benoît KAUTAI, Président de la CODIM, a émis le vœu que la CODIM et les communes des Îles Marquises poursuivent leurs efforts pour concrétiser le projet Te Tai Nui a Hau.
La délégation de la CODIM a également profité du congrès pour échanger avec d’autres organisations, institutions et programmes pouvant apporter leur soutien à la protection des espaces maritimes des îles Marquises tels que Nia Terro, l’office française de la biodiversité, Indigineous People of the Ocean, Parc national de Port-Cros, Réserves Naturelles de France. Dans cette perspective, la CODIM avec l’ONG Pew Bertarelli et la FAPE Te Ora Naho ont convenu de collaborer ensemble très prochainement.
Le projet de grande aire marine protégée des Îles Marquises :
Te tai nui a hau, « l’océan de paix » ou « celui qui porte en lui l’harmonie » en langue marquisienne, est le nom de baptême qui a été donné par l’académie marquisienne au projet de grande AMP, porté par les élus et la population des îles Marquises depuis 2012, pour préserver durablement le patrimoine naturel de l’archipel. Le projet Te tai nui a hau a fait l’objet de plusieurs recherches et analyses, avec notamment des campagnes scientifiques et d’une collaboration internationale, menées de 2011 à 2013 par l’Agence des Aires Marines Protégées notamment REMMOA et PAKAIHI I TE MOANA dont les résultats ont été publiés dans l’analyse éco-régionale des îles Marquises et le programme culturel PALIMMA. Il a été défini sur la base de nombreuses consultations menées par le Pays, l’Etat, et plus récemment par la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement (FAPE) – Te Ora Naho et l’ONG Pew Bertarelli. Ce projet de grande AMP a donc été construit par la CODIM, en étroite collaboration avec les services publics et la société civile, à travers un long processus participatif.
A l’issue de plusieurs années de consultation et de négociation avec la population, les pêcheurs artisanaux marquisiens et les pêcheurs industriels de Tahiti, proposent de partager équitablement l’usage des eaux des Marquises. Avec une surface totale de 430 000 km², le zonage de compromis comprend : 1) une zone de pêche artisanale exclusive (sur 17% des eaux des Marquises jusqu’à 50 milles marins autour des îles) réservée aux embarcations de moins de 12 mètres, de type poti marara et bonitier, pour préserver les pêcheurs côtiers d’une concurrence inéquitable ; et 2) une zone de protection forte (de 44% des eaux entre 50 milles et 200 milles marins au sud et à l’est de l’archipel), dans la zone de reproduction du thon obèse, pour permettre de maintenir le renouvellement des stocks de cette espèce menacée. Le reste des eaux des Marquises au large (sur 39% des eaux à l’ouest) permettrait de garantir le développement de la pêche palangrière industrielle et semi-industrielle et ne serait donc pas inclus dans le périmètre de l’AMP.
Le projet de grande AMP, remis au gouvernement de la Polynésie française par la CODIM en 2018, serait soutenu par 85% des Marquisiens et 3/4 des polynésiens selon un sondage indépendant ; il est soutenu par la FAPE – Te Ora Naho dans ses recommandations pour le zonage de la grande Aire Marine Gérée de Polynésie française et par le message de Hokulea signé par plus de 50 associations culturelles et environnementales polynésiennes. Winiki Sage, le Président de la FAPE affirme : « La FAPE soutient pleinement le projet de grande AMP porté par la CODIM ; c’est un bon compromis qui respecte les recommandations de nos associations environnementales, des scientifiques et de la communauté internationale ».
https://www.codim.pf/wp-content/uploads/2018/06/Projet-dAire-Marine-Prote%CC%81ge%CC%81e-aux-MarquisesCODIM_lowres.pdf.
Les Hakaiki et la communauté marquisienne restent pleinement mobilisés sur le projet de la grande AMP des Îles Marquises, dont l’objectif premier est « le développement d’une économie bleue et une protection forte de l’environnement marin », qui pourrait s’inscrire dans le cadre de la grande Aire Marine Gérée déclarée par le gouvernement en avril 2018.
Dans cette perspective, Joëlle FREBAULT avait déclaré lors de son discours d’accueil du Président de la République, le 25 juillet à Hiva Oa : “Vous avez fixé comme objectif la protection de 30% des espaces maritimes nationaux, dont 10% sous protection forte. Depuis 2012, les élus et la population marquisienne développent un projet de protection, d’aire marine protégée. Nous travaillerons en étroite collaboration avec le Pays, afin d’atteindre vos objectifs …”.
Joëlle FREBAULT – Crédits photos : UICN Projet Te Tai Nui A Hau – CODIM
En effet, si le projet Te Tai Nui a Hau venait à aboutir, il contribuerait au rayonnement des Îles Marquises et de la Polynésie française, ainsi qu’aux objectifs fixés par la France de protéger 30% des espaces maritimes nationaux et d’outre mer, dont 10% en protection forte, d’ici 2030.