18 juin 2018
Te tai nui a hau, « l’océan de paix » ou « celui qui porte en lui l’harmonie » en langue marquisienne, est le nom de l’océan originel sur lequel la « terre des hommes » a été érigée. C’est aussi le nom de baptême qui a été donné par l’académie marquisienne au projet de grande Aire Marine Protégée des Marquises (AMP), porté par les élus et la population des îles Marquises depuis 2012, pour préserver durablement et faire resplendir le patrimoine naturel et culturel de cet archipel.
Le projet Te tai nui a hau, après une longue phase de consultation de la population, a été validé par la Communauté de Commune des îles Marquises (CODIM) lors de leur dernière réunion à Ua Pou le 23 mai 2018. Il a été présenté par le Président de la CODIM, Félix Barsinas, à Tahiti le 8 juin 2018, à l’occasion de la Journée Mondiale des Océans. Il a été soumis officiellement au gouvernement de Polynésie française et est disponible sur le site de la CODIM : https://www.codim.pf/wp- content/uploads/2018/06/Projet-dAire-Marine-Prote%CC%81ge%CC%81e-aux- MarquisesCODIM_lowres.pdf.
Ce projet n’est pas une initiative nouvelle. Il était déjà inscrit au Plan de Développement Economique Durable des Iles Marquises de la CODIM établi en 2012. Il a été annoncé à plusieurs reprises par le gouvernement de Polynésie française, notamment lors d’évènements internationaux à Marseille en 2013 et Sydney en 2014. Il a fait l’objet de nombreuses recherches et analyses, avec notamment des campagnes scientifiques menées de 2011 à 2013 par l’Agence des Aires Marines Protégées, l’analyse éco-régionale des îles Marquises et le programme culturel PALIMMA. Il a été défini sur la base de nombreuses consultations menées par le Pays, l’Etat, et plus récemment la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement (FAPE) et la fondation Pew. Ce projet de grande AMP a donc été construit par la CODIM, en étroite collaboration avec les services et la société civile, à travers un long processus participatif.
Le projet Te tai nui a hau, que nous portons depuis plusieurs années, vise à définir un compromis harmonieux entre les différents acteurs marquisiens et polynésiens, pour promouvoir un développement économique durable de nos îles, respectueux du patrimoine naturel, culturel et humain
La grande AMP proposée aux Marquises, avec une surface totale de 430 000 km2, deviendrait donc la plus grande zone de protection de Polynésie française et se positionnerait parmi les dix plus grandes AMP du monde. Elle contiendrait :
- une zone de pêche artisanale exclusive pour préserver les pêcheurs côtiers d’une concurrence inéquitable, et
- une zone de protection stricte au large dans la zone de reproduction du thon obèse, pour permettre de maintenir le renouvellement des stocks de cette espèce menacée. Le reste des eaux des Marquises serait une zone d’activité maritime durable autorisée à la pêche palangrière, pour soutenir le développement économique des îles.
Te tai nui a hau rejoindrait le réseau de grandes réserves marines déjà créées dans le triangle polynésien, notamment à Hawaii, Pitcairn, Rapa Nui, Kiribati, et aux îles Cook. Elle pourrait également devenir un label environnemental reconnu pour faire rayonner le patrimoine marquisien à l’international, parallèlement à la démarche d’inscription des Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO. Enfin, cette vision marquisienne s’inscrit dans le respect des objectifs environnementaux du Pays et pourrait faire partie intégrante de la grande Aire Marine Gérée déclarée par le gouvernement en avril 2018 pour toutes les eaux de Polynésie française.
La FAPE soutient pleinement le projet de grande AMP porté par la CODIM ; c’est un bon compromis qui respecte les recommandations de nos associations environnementales, des scientifiques et de la communauté internationale. Elle intègre aussi une zone dédiée à la pêche artisanale autour des îles et une vaste zone pour la pêche industrielle
Contacts :
Félix Barsinas, Président de la CODIM : felixbarsinas08@gmail.com; 87 26 35 03
Winiki Sage, Président de la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement de Polynésie française – Te Ora Naho : winiki.sage@cesc.pf; 87 79 13 22